Des changements sont à l’œuvre dans nos forêts d’altitude

Les avez-vous observés ?

Au beau milieu d’une pessière, le vert profond des aiguilles d’épicéa laisse place au brun fané.
Quelques arbres voire des groupements entiers dépérissent. Découvrez comment et pourquoi ces changements opèrent.

Que se passe-t-il ?

Sous l’écorce des épicéas, les scolytes typographes creusent des galeries pour se reproduire.

Des ravages dus au changement climatique

Les scolytes sont présents depuis longtemps dans nos forêts. Ils participent à la régénération forestière.
Cependant, le changement climatique rend les épicéas moins résistants aux attaques.
En parallèle, les scolytes se reproduisent davantage grâce aux températures clémentes.
De plus, leurs prédateurs, notamment les pics, ne sont pas assez nombreux pour les réguler.

Les scolytes font alors de vrais carnages, même sur des épicéas vigoureux.

La valeur du bois

Le bois scolyté peut être utilisé en construction comme un bois sain.
Mais sa coloration bleue fait chuter sa valeur marchande à cause de son aspect.
C’est problématique pour les propriétaires forestiers, mais aussi pour certaines communes dont l’économie dépend des forêts.

Un peu de recul… pour un virage nécessaire

Il est aujourd’hui trop tard pour limiter les ravages des scolytes dans nos pessières.
À l’avenir, rappelons-nous qu’une forêt aux essences diversifiées est plus résistante aux perturbations
et peut retrouver un fonctionnement normal plus rapidement.
En conservant les vieux arbres et le bois mort, nous favorisons aussi la présence des prédateurs des scolytes.

Les liens entre les espèces sont tels que le moindre dérèglement peut être dramatique.
La forêt peut être comparée à un circuit de dominos, chaque pièce étant une espèce différente.
Quand le changement climatique affecte une espèce, cela peut entraîner la chute d’une autre,
et ainsi de suite, créant des réactions en chaîne que nous ne pouvons pas anticiper.

Agir contre le changement climatique, c’est aussi aider les forêts d’altitude