Installation de pièges photographiques : explications
QUI SOMMES-NOUS ?
Le Groupe Tétras Jura est une association loi 1901 à but non lucratif qui bénéficie d'un agrément de protection de la nature. Elle a été créée en 1991 par un groupe de naturalistes préoccupés par le sort des tétraonidés jurassiens (Grand Tétras et Gélinotte des bois) en régression sur l'ensemble du massif (Ain, Jura, Doubs). Elle rassemble des membres aux compétences multiples et sensibilités complémentaires. Le GTJ est ainsi devenu au fil des années un acteur incontournable de la protection des forêts du Haut-Jura. Il se veut être une véritable plateforme d'acteurs présents sur le territoire. Ces derniers se réunissent régulièrement au sein d'un conseil d'administration.
Plus d’informations « fonctionnement » et « missions ».
POURQUOI INSTALLER DES PIEGES PHOTOGRAPHIQUES ?
Le massif forestier de la Haute-Joux/Mignovillard est connu comme un des bastions historiques du Grand Tétras. Ce noyau est le plus septentrional du département du Jura. Si des indices d’hivernage ont étés récoltés lors de prospections récentes (2015 et2018), aucun coq n’a été détecté sur la place de chant de ce secteur en 2018 alors qu’elle en comptabilisait encore 5 en 2014. Cette situation inquiétante se retrouve sur d’autres noyaux de population jurassiens : Joux Devant, Mont Noir, Jougne, Laveron, … Il semblerait que nous assistions à la disparition complète du Grand Tétras des massifs de moyenne altitude. L'espoir d'un retour de l'espèce après sa disparition parait extrêmement faible car depuis les disparitions successives constatées depuis la fin des années 70 à basses et moyennes altitudes, aucune recolonisation durable n'a jamais été observée.

Variation des effectifs de coqs chanteurs certains dans 10 places de chant de 5 massifs forestiers du département du Jura de 1990 à 2018. 5 places de chant disparues depuis plusieurs années : 1 dans le Risoux, 3 sur la Haute Joux-Mignovillard et 1 dans le Grandvaux, 2018. Groupe Tétras Jura.

Pour palier à ce problème, deux zones en Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB) sont présentes sur le secteur : Combe Noire (653 ha) sur la commune de Mignovillard et Haute-Joux (376 ha) sur les communes d'Arsure-Arsurette, Cerniébaud, et Fraroz. Ces zonages visent à conserver la quiétude de l’espèce en limitant le développement anarchique des activités de pleine nature. Les sentiers estivaux sont alors temporairement débalisés pour la période hivernale à l’aide de « cache-panneaux ». Ainsi, pour assurer la pérennité de cette espèce, il convient d’adapter ses habitudes et respecter la réglementation en vigueur. Toutefois, chaque année, de nombreux adeptes du hors-piste parcourent ces territoires en période critique pour le Grand Tétras.
Plus d’informations : « APPB »
Vous pouver également téléchager les plaquettes d'information relatives aux APPB ci-dessous.
Fichier | Description | Taille |
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![]() | cartes été/hiver des voies d'accès dans les APPB | 3.76 Mo |
![]() | plaquette tétr'attention | 1.5 Mo |
QUEL EST L’OBJET DE L’ETUDE ?
C'est dans ce contexte que s'inscrit cette étude visant à mieux qualifier, quantifier et localiser la fréquentation sur ce massif. Les unités naturelles du Massacre, du Risoux et de Champfromier-Chalam ont déjà été étudiées via ce dispositif : des pièges photographiques sont installées et des prospections en période enneigée à la recherche de pénétrations hors-pistes sont en parallèle effectuée. Les résultats croisés nous permettent d’apprécier les différentes pratiques et de mieux cibler notre travail de communication (pose de banderole à l’entrée des pénétrations, animations, publications…). Notre recul sur 8 années d’étude nous permet aussi d’émettre des hypothèses sur les différentes tendances et dynamiques au cours du temps en fonction des différents massifs étudiés. Evidemment, tout ceci se fait dans le respect du droit privé et du droit à l’image. En aucun cas les photos peuvent servir pour verbaliser une infraction. Ces photos ne seront pas diffusées et ne serviront qu'à l'usage de cette étude statistique.
Il nous parait important d’argumenter ici l’emploi du terme « dérangement » qui peut paraitre offensant. Nous considérons la fréquentation anthropique en territoire sensible et non balisée comme dérangeante, bien qu’il soit évident que cette perturbation de la faune sauvage soit à relativiser en fonction de la localisation précise de la pénétration hors-piste, des horaires, des conditions météorologiques, de la récurrence, etc. Malgré tout, dès lors que la fréquentation a lieu dans une zone de présence de l'espèce durant une période sensible, l'emploi de ce terme nous semble pertinent.
Pour plus de renseignements : Paul Bereziat, Technicien environnement : 06 59 02 95 71