Causes de régression
Bien qu’encore relativement répandue, la Gélinotte des bois est l’espèce de tétraoninés dont la distribution a le plus régressée au cours des 30 dernières années en France mais aussi dans certains secteurs d’Europe centrale.
À basse altitude dans le domaine feuillu, la régression semble liée au vieillissement du taillis qui lui convenait parfaitement alors que la futaie n’offre pas assez d’abris nécessaire à une bonne survie des adultes. En montagne, le régime de la futaie régulière stricte avec nettoiement des plantations conduisant à l’élimination des essences compagnes a fortement dégradé ses conditions de vie mais ce cas de figure est peu répandu dans les forêts résineuses d’altitude jurassienne où la futaie jardinée domine. Actuellement, la gestion forestière pratiquée en forêts publiques au dessus de 1 000 m d’altitude dans le Jura est globalement favorable à l’espèce avec l’abandon des nettoiements systématiques autrefois pratiqués. Cependant, certaines régressions locales semblent indépendantes des variations de la qualité de l’habitat et suggèrent l’intervention de phénomènes démographiques qui échappent grandement à notre compréhension.
La Gélinotte des bois est vulnérable à la fragmentation des boisements du fait de sa faible aptitude à traverser les milieux ouverts, de plus les faibles distances parcourus par les juvéniles lors de leur dispersion limitent les possibilités de recolonisation des bons habitats désertés.
Les œufs sont également appréciés par différents opportunistes que sont le sanglier, le blaireau, l'écureuil... Les corvidés sont également d'excellents chasseurs qui dénichent facilement une poule au nid.
Les chiens errants ou en promenade libre peuvent également mettre en péril la survie des œufs. Dans le meilleur des cas, la poule fuit mais le chien peut tout de même détruire les œufs ou dans le pire des cas, blesser voire même tuer la couveuse. Sans incubation, les œufs se refroidissent rapidement et les embryons meurent.