Cycle de vie

- Ses plumes sont dotées à la base du rachis d'une deuxième plumule en duvet appelé "hyporachis".
- Ses doigts sont dotés de deux rangées d’excroissances en forme de peigne comme une sorte de raquette facilitant la marche sur la neige.
- Ses plumes descendent jusqu'à la base des pieds et l'isole des grands froids.

- Son système digestif lui permet de digérer une alimentation frugale durant la mauvaise saison. Ses caecums développés permettent de tirer un profit maximal de la nourriture ingérée, même en cas de repos forcé.
À cette saison, la Gélinotte des bois consomme des bourgeons de feuillus. Les essences qui sont le plus souvent consommées sont le sorbier et l'alisier blanc. Si le noisetier est absent, comme c'est le cas en altitude, ces deux essences constituent l'unique source de nourriture pour l'espèce. En revanche, si le noisetier, l'aubépine et le saule sont présents, ils sont consommés tout l'hiver. En plaine, se sont les bourgeons de charme et les chatons d'aulne qui sont les plus recherchés. À la différence des autres espèces de tétraoninés, elle ne se nourrit que très rarement d'aiguilles de résineux.
Lorsque les températures descendent très bas et que la hauteur de neige le permet, la Gélinotte se protège en se laissant ensevelir sous la neige (igloo).

À la fonte des neiges, entre mars et avril, les oiseaux descendent à terre et se nourrissent de diverses plantes herbacées en couple. En effet, contrairement aux autres espèces de tétraoninés, la Gélinotte des bois est monogame. Elle est mâture dès la première année et s'apparie dès le premier automne. Ce rapprochement permet ainsi au mâle de surveiller l'arrivée de concurrents et à la femelle de passer moins de temps à observer l'arrivée de prédateurs éventuels et d'emmagasiner le maximum d'énergie pour faire face à une dépense énergétique importante au moment de la formation des œufs. C'est ainsi que les scientifiques ont montré la corrélation directe entre le nombre d'œufs pondus et les conditions météorologiques. Lorsque les bourgeons de hêtre débourrent, la Gélinotte s'en gave au point que certains jours ils constituent plus de 90% de la nourriture ingérée.


Commence alors la danse séductrice du coq. Il fait sa révérence à la poule en inclinant la tête en avant à coup de grandes roulades. Puis, il s'approche de la poule en gonflant les plumes de la poitrine et en hérissant la huppe. Il laisse pendre ses ailes mais ouvre la queue en éventail. À pas lents, il tourne autour de poule qui finira par se laisser cocher.

Une fois fécondée, la poule pond de 6 à 12 œufs, en moyenne 8, qu'elle couve seule durant 25 à 27 jours dans une cuvette sommairement aménagée à même le sol. Quelques cas exceptionnels ont été signalés à plusieurs mètres de hauteur, dans des arbres ou des pans de rochers. Son mimétisme lui assure une excellente protection contre les prédateurs. Son plumage brun/roux lui permet de se fondre dans la litière du sous-bois. En cas de destruction, et selon les conditions physiologiques de la poule, une deuxième ponte de remplacement, plus réduite, est possible. L'emplacement du nid n'est pas lié à un faciès particulier de la forêt. Il se trouve généralement adossé à un arbre, une souche, un chablis ou un rocher. En revanche, le substrat doit avoir un effet drainant pour que l'eau ne s'accumule pas dans le nid en cas de fortes précipitations.
Elle ne quitte que très rarement le nid pour se nourrir (deux fois par jour), entre 30 et 60 minutes et s'en éloigne rapidement pour ne pas attirer l'attention des prédateurs. Le reste de la journée, elle reste immobile, scrutant le moindre danger. Contrairement à la poule du Grand tétras, la Gélinotte des bois ne quitte pas son nid aussi facilement.
* une ponte de remplacement est possible mais les effectifs seront moins importants.
Le pic des éclosions se situe fin mai début juin en montagne mais plus tôt en plaine. Le dernier jour de couvaison, la poule ne quitte pas le nid. La totalité des œufs éclot en quelques heures. L'éclosion semble synchronisée par le pépiement des jeunes déjà sortis de l'œuf. Les poussins sont nidifuges, c'est à dire qu'ils quittent le nid très rapidement après l'éclosion lorsque le duvet est sec (quelques heures seulement).
Grâce à une alimentation carnée (diptères, araignées, coléoptères...) les premières semaines de leur vie, les poussins grossissent rapidement. Ils passent d'une dizaine de grammes à la naissance à plus de 250g (soit 70% de leur poids adulte) à l'âge de 2 mois. La taille et le poids adulte sera atteint à la fin de l'été où leur régime alimentaire sera alors identique à celui de leurs aînés.
Cette nourriture, les jeunes la trouveront dans des petites clairières, là où l'ensoleillement est supérieur et favorise le développement d'une strate herbacée riche en invertébrés.
Pour les adultes, l'essentiel de la nourriture est prélevée directement au sol. Ils se nourrissent de feuilles et inflorescences de nombreuses plantes de la strate herbacée et recherche activement les fruits disponibles : myrtilles, fraises des bois, framboises, sureaux… À cette période la Gélinotte des bois est moins territoriale que durant le printemps. On peut assister fréquemment à des rassemblements de couples et de célibataires sur une même clairière.

Pour faire face aux divers prédateurs qui pourraient se nourrir des poussins, la poule développe une stratégie pour attirer les regards sur elle et ainsi laisser le temps aux jeunes de se mettre à l’abri. Pour cela, elle traîne de l'aile laissant penser une blessure la rendant plus fébrile. À partir du huitième jour les poussins commencent à voler sur de courtes distances. C'est à partir de la troisième semaine, grâce au développement de leurs plumes, que les jeunes peuvent effectuer des vols sûrs et sur de plus longues distances.


Les mâles adultes quant à eux s'activent pour défendre leur territoire contre les nouveaux arrivants. On assiste donc à une deuxième période de territorialité pour les couples qui cherchent à conserver leur territoire par le biais de chant et toutes sortes d’intimidations face aux jeunes en dispersion.