Depuis l’hiver 2021, des bénévoles sont formés au protocole de suivi de la Gélinotte des bois. Celui-ci a pour objectif de mieux connaître l’aire de répartition actuelle de ce discret galliforme sur le massif jurassien français.  Mais pourquoi ? Si l’on souhaite en savoir davantage, ce n’est pas pour rien ! L’aire de répartition de cette espèce sylvicole a régressé de 70% depuis les années 60 ! Et si nous voulons mener des actions de conservations et protéger la Gélinotte des bois, il faut avant tout savoir où elle se cache. Si on la retrouvait auparavant dans certaines forêts de plaine, ce n’est dorénavant plus que vers 600m d’altitude qu’on peut commencer à l’apercevoir. C’est pourquoi, le suivi s’applique dans les zones forestières du massif jurassien français au-delà de 800m d’altitude, limite à laquelle sa présence devient plus probable.

Comme cela représente un vaste territoire, l’équipe du GTJ ne peut le couvrir à elle seule. L’aide d’un réseau d’observateurs est alors très précieuse.

 

Explication du protocole de suivi

Le protocole s’applique sur 5 ans et couvre l’ensemble du territoire forestier du massif jurassien entre 800 m d’altitude et la limite de la végétation. Ces paramètres ne sont pas choisis au hasard mais prennent en considération la biologie et l’écologie de l’espèce. Le plan d’échantillonnage choisi s’appuie sur le principe du maillage. Il faut alors imaginer une grille composée de carrés (appelés « mailles ») recouvrant le territoire d’étude. Ces mailles de 25ha passent par un premier tri pour prendre en compte uniquement celles recouvertes à 90% ou plus de forêt (l’oiseau étant sylvicole). Par sécurité et pour faciliter les prospections, les mailles avec une pente moyenne supérieure à 20° sont elles aussi retirées de la grille initiale. Pour que le protocole soit réalisable, seulement 3 % des mailles sont tirées aléatoirement chaque année, pour un objectif de 15 % de mailles prospectées à la fin du projet. Des mailles bonus (3% d’autres mailles) sont ajoutées chaque année si le quota initialement prévu est atteint. Ainsi, 15 à 30% seront prospectés au cours des 5 ans.

C’est donc à minima 266 mailles qui seront prospectées.

 

La prospection en elle-même consiste à parcourir une diagonale (appelée « transect ») de 700m à l’intérieur de la maille en recherchant des indices de présence de Gélinotte des bois (traces, crottes, plumes…). Les prospections sont possibles en hiver et au printemps, la limite étant la reprise de la végétation.

L’effort de prospection demande un temps agent considérable. C’est pourquoi, un réseau d’observateurs bénévoles pour le suivi de la Gélinotte des bois a été créé afin d’aider le GTJ sur cette mission.

 

Un petit mot sur le réseau d’observateurs

Bien que la Gélinotte soit peu connue, une soixantaine de personnes ont souhaité s’investir et se former pour participer à son suivi sur le massif jurassien.  Chaque observateur, une fois formé, reçoit deux mailles à prospecter sur la période hivernale.

L’année dernière (hiver 2022-2023), bien qu’il n’y ait eu qu’une seule chute de neige et 23 personnes formées, 39 mailles ont été prospectées et 8 indices ont été détectés. Cela représente 21 jours de prospection ! Les observateurs ont alors démontré l’efficacité du réseau, même si les 50 mailles prévues n’ont pas été atteintes et qu’il est parfois frustrant de ne pas trouver plus d’indices.

Pour plus d’informations vous pouvez contacter m [point] morland [arobase] groupe-tetras-jura [point] org (subject: ROGB) (Marjolaine).

 

Un grand merci à tous nos bénévoles et partenaires pour leur aide précieuse !